Comment Square Enix a perdu $2 milliards en valeur
Une déchéance fatale ?
En ce qui concerne les compagnies de jeux-vidéo japonaises, Square Enix est l’une des plus iconiques à ce jour. Plus de 180 millions de jeux Final Fantasy vendus depuis le tout premier, sans compter les Dragon Quest et autres titres de la compagnie.
Une percée à travers le monde qu’ils doivent en grande partie à Final Fantasy 7 et qu’ils continuent d’alimenter au fil des années avec d’autres titres. C’est avec cette envie de s'étendre en occident que les problèmes ont réellement commencé. Jusqu’à perdre 2 milliards de dollars en valeur depuis la fin du mois de juin. Certains médias sont allés jusqu’à dire que c’est arrivé depuis la sortie de Final Fantasy XVI. Les périodes concordent mais un tel échec ne peut être provoqué par un seul jeu.
Plaire à tout prix
Depuis le rachat de plusieurs compagnies occidentales telles que Crystal Dynamics ou encore Eidos qui a également travaillé sur Final Fantasy VII, Square Enix s’est lancé dans la quête d’une validation occidentale en tentant de lancer des titres qui pourraient marcher à l'international. Dernièrement ça se matérialise par deux titres qui avaient exactement ce but : Avengers de Crystal Dynamics et Forspoken.
Le premier parle pour lui-même : Adaptation d’un jeu sur les super-héros de Marvel donc blockbuster assuré. Le problème c’est qu’il s’agit d’un jeu service pas très amusant. La compagnie s’est lancée dans une aventure qui ne lui correspondait pas et ça a coûté très cher. A peine quelques années plus tard, les services en ligne du titre sont fermés alors que le jeu aurait dû continuer à vivre jusqu’à maintenant.
Résultat, Crystal Dynamics a été vendu pour à peine 200 millions de dollars ce qui comprend donc le savoir-faire d’une compagnie occidentale avec à son actif les Deux Ex, le fiasco des Avengers et les Tomb raider dont les reboots n’ont pas aususi bien marché que prévu. A côté du trou que ça a créé, ce n’est pas grand chose.
En plus de ça on a le cas de l'action-RPG Forspoken avec Amy Hennig (Uncharted) à l’écriture, Bear McCreary (God Of War) à la bande-son, Jade Wesker qui est une actrice anglaise… Hormis ses développeurs qui sont japonais, tout le reste n’a rien de japonais. Résultat sans appel également : gros flop pour ce qui était vendu comme un blockbuster. Luminous Production, la division s’occupant du jeu, a complètement été dissoute.
A la suite de cet échec, Yosuke Matsuda, l’ancien président de Square Enix, a déclaré que chercher à plaire à tout prix à l’occident n’était plus le chemin à suivre pour la compagnie.
Enchaînement de mauvais choix
A tout ça on peut ajouter l'obsession de Square Enix pour les NFT. Annoncé comme le futur de l’économie à l’époque, l’entreprise y a investi plusieurs millions de dollars pour que plus de 95% des NFT soient sans valeur aujourd’hui. Sans compter le fait que les joueurs n’aient pas très bien accueilli la nouvelle de base.
On peut également parler des sorties à la chaîne de plusieurs jeux dans une période réduite. Un à deux jeux triple AA par mois, voire un triple AAA qui se glisse dans le lot... Leurs titres étaient donc en compétition entre eux, ce qui est loin d’être malin pour une compagnie. Ne parlons même pas de ce faible retour pour une licence aussi appréciée que Valkyrie Profile...
Le combat continue
Tout n’est pas perdu pour Square Enix qui compte apprendre de ses erreurs tout en boostant la qualité de ses propositions.
A commencer par la destitution de son ancien président Yosuke Matsuda. au profit d’un visage plus jeune pour représenter l’industrie à travers le monde. L’un de ses premiers objectifs est d'offrir plus de jeux en triple AAA soit des blockbusters, ce qui manque énormément à la compagnie ces derniers temps.
Les remakes font également partie du centre des prochains projets de l’entreprise avec Final Fantasy VII Rebirth qui sort le 28 février, Final Fantasy IX Remake qui arrive, d’autres qui devraient voir le jour… Tirer sur la corde nostalgique est la spécialité de Square Enix et ça compte le rester.
Les valeurs sûres restent les mêmes tel que Final Fantasy XIV qui est un facteur majeur de l’économie de la compagnie. Kingdom Heart IV de ce que l'on sait... Et bien qu’ils en aient trop fait dans l'occidentalisation de leurs titres dernièrement, le but reste tout de même de plaire à une grande audience et c’est ce qu’ils comptent faire mais d’une manière moins brutale. Final Fantasy XVI en est un parfait exemple avec son système de combat qui s’éloigne du RPG pour proposer une expérience qui plaira au plus grand nombre. Ce qui s'est soldé par un succès par ailleurs car c'est plus de trois millions de copies vendues en 4 jours. Est-ce qu'il sera nommé aux Games Awards qui présentait 40 à 50 titres lors du show de l'année dernière ? Ça reste à définir.
Toutefois, certaines choses sont à retenir ici : S'étendre ne veut pas dire perdre son identité, car les retombées peuvent être très coûteuses.