Supreme, une marque structurellement raciste ?
Tremaine Emory, ex-directeur artistique, justifie sa démission.
La rumeur était donc vraie : Supreme n’a plus de directeur artistique ! Tremaine Emory, qui occupait ce poste, a bel et bien démissionné. Le créateur soupçonne la marque, appartenant au groupe VF Corp, d’être structurellement raciste.
Étonnant, pour une enseigne qui a honoré des figures de la lutte pour les droits civiques comme Malcolm X et Martin Luther King, et pourtant ! Dans sa lettre de démission dont des extraits ont été publiés par The Business Of Fashion, Tremaine Emory fait part de ses soupçons de racisme, nés de l’annulation d’une collaboration.
Tremaine Emory souhaitait concevoir un ou plusieurs articles avec l’artiste vidéaste Arthur Jafa, dont les œuvres retracent notamment la ségrégation et la violence raciales aux États-Unis. La direction de Supreme aurait annulé cette collab, sans être en mesure d’en expliquer les raisons de manière transparente.
Tremaine Emory ajoute ensuite : “[Cette annulation] m’a causé du stress et m’a indiqué qu’un racisme structurel était en place au sein de Supreme.” Dans sa story Instagram du 30 août, Tremaine Emory a publié des extraits des paroles de la chanson “N.I...E.R. (The Slave and the Master)” de Nas, extraite de l’album “NAS” sorti en 2008.
De son côté, Supreme a démenti dans un communiqué les soupçons de racisme au sein de l’entreprise. La marque précise même que la collaboration avec Arthur Jafa n’a pas été annulée, bien qu’elle n’ait pas encore vu le jour.
Tremaine Emory était le premier directeur artistique de Supreme. Avant lui, le fondateur de Supreme, James Jebbia, et Angelo Baque, l’ex-directeur de la marque, prenait les décisions créatives.
Tremaine Emory va désormais se consacrer à sa propre griffe, Denim Tears, qui enchaîne les collaborations avec notamment Dior, Our Legacy, Awake (fondée par Angelo Baque) et Levi’s.